Le fait du matchLe constat est cruel mais tout fut facile, trop tôt, trop souvent, trop longtemps, pour Brest, ce dimanche après-midi. Le SB29 a juste eu à jouer juste et simple avec des joueurs disponibles et appliqués de partout pour mener tranquillement sa barque, en l’occurrence son torpilleur.On parle là de Camara trouvé trois fois de suite sur la droite dans un relais, effaçant Allevinah et Borges aspiré de son rôle de central gauche du jour vers celui de piston qu’il ne devait pas être.Et après plusieurs sauvetages (Magnin, Zeffane), Konaté commettait ce qui est aujourd’hui un irréparable pour le CF63 : les mains dans la surface et le penalty adverse. Mais alors qu’on aurait pu penser que cette sanction inciterait tous les Clermontois à enfin les mettre dans le cambouis, on en resta là, troisième but de Del Castillo compris et même par la suite lors de la deuxième période.Yohann Magnin, avec toute la lucidité requise, pouvait résumer :"On a voulu aller les chercher, on ne le faisait pas forcément dans le bon tempo, ils arrivaient souvent à trouver le joueur libre. On avait un plan de jeu qu’on avait travaillé, on n’a pas su le mettre en place, c’est de notre faute. Sur le troisième but, on est à contretemps sur toute l’action, mais ça a été un peu la difficulté de tout le match, on allait presser mais on n’était pas dans le bon tempo."Le fait de la semaineAprès sa semaine de trois matchs, voilà le Clermont Foot fragilisé. Certes, il a pris un point à Montpellier et a, maintenant, vraiment le droit de regretter de ne pas en avoir conservé trois, tombés du ciel.Un point entre deux claques, 3-0 à chaque fois. 7 buts encaissés pour un seul marqué, le ratio est faible et le goal-average a plongé.On pourrait objecter que pendant ce temps, ses concurrents n’ont pas fait mieux, que ce soit Lyon et Montpellier (deux défaites), Toulouse, Lorient et Strasbourg (une défaite et un nul pour chacun, dont un pour les deux premiers en se neutralisant). Avec son point dans l’Hérault, Clermont n’a rien gagné ni perdu sur les quatre équipes qui le devancent et pris une unité de plus sur Lyon.Mais on peut avoir une autre lecture : pour une équipe pour qui tout va (à peu près) bien, c’est correct. Malgré deux coups de tabac, rien n’a bougé.Sauf que Clermont n’est pas une équipe pour laquelle tout va bien : c’est une équipe en retard de gain, ne comptant que deux succès. On ne conteste pas la cote des valeurs lensoises et brestoises de ce début de saison mais il n’empêche : Clermont aurait dû profiter du pot-au-noir engluant le reste de la flotte pour s’en rapprocher encore un peu plus. Ou en tout cas, "faire en sorte de", ce qui n’a eu rien d’évident dimanche en Bretagne : "On ne performe pas comme on voudrait et c’est dur à accepter, surtout dans notre situation, avertit Magnin. Je ne sais pas si c’est un manque d’envie. Je ne pense pas parce qu’on est tous des bons mecs, on veut tout donner pour le maillot, du moins je l’espère."Le changement de faitEn raison de blessures, méformes ou simplement par choix, Pascal Gastien avait apporté plusieurs changements : sur le banc, Cham, Keita et Pelmard et place à Boutobba et Zeffane. Une "chance", normalement, pour les deux derniers de redonner envie de les revoir, eux qui n’avaient plus été titulaires, respectivement depuis les 4e (Toulouse) et 5e (Le Havre), journées.Or, Boutobba n’a pas apporté grand-chose avec seulement à son crédit deux coups francs bien frappés. Quant à Zeffane, de retour de blessure, à côté d’un sauvetage opportun devant Lees-Melou (12e), il laisse Pereira Lage seul dans sa course vers ce qui sera le deuxième but brestois, puis trouve le mur sur un coup franc très bien placé de fin de première période.Brest - Clermont Foot : le carnet de notes (très insuffisant) des ClermontoisVoilà Lille qui s’annonce. Et du changement, il y en aura. Forcé avec les suspensions conjointes de Gonalons, Caufriez et Konaté, le retour de suspension de Seidu et, de blessure, le Clermont Foot l’espère, de Gastien fils qui a repris juste avant Brest, voire d’Ogier. Mais c’est visiblement dans les têtes qu’il en faudra surtout : "On serait fous de ne pas être inquiets, juge Magnin. On a 10 points, on est avant-derniers. On ne doit pas être à cette place mais encore une fois, c’est la réalité d’aujourd’hui, il ne faut pas l’esquiver, ne pas chercher d’excuses à tous les matchs pour trouver des explications, et il faut aller de l’avant. C’est vrai que jouer le maintien, c’est éprouvant mais on n’a pas le choix, on est dedans. On a connu ça la première saison, et de toute façon, si on n’est pas à la hauteur, au moins mentalement, on n’aura aucune chance."Jean-Philippe Béal